🙋♀️ Aujourd’hui, nous vous présentons Anne MAZURE, Aide Médico-Psychologique à la Maison d’Accueil Spécialisée « La Volière » à Moyen qui accueille des jeunes adultes autistes avec déficience intellectuelle et troubles associés. La majorité des personnes accueillies sont non-verbales.
Bonjour Anne, pouvez-vous nous présenter votre métier ?
« J’interviens dans tous les actes de la vie quotidienne des résidants, en essayant, au minimum, de maintenir leur autonomie, voire de la développer.
Ma mission est de contribuer aux projets de vie des résidants, de mettre en place avec l’équipe pluridisciplinaire des outils de communication et de structurer leur quotidien grâce à des outils et repères comme des emplois du temps, qui vont permettre de désamorcer beaucoup de troubles. »
Quels sont les plus de votre activité ?
« Nous avons un bon taux d’encadrement, ce qui nous permet quasiment de faire de l’individuel avec les résidants. Et cela porte ses fruits ! Nous avons de superbes évolutions !
Par exemple il y a quelques temps, nous avions un résidant qui était interdit au public, il n’était pas sorti depuis 2017 car il avait des troubles sévères. Il était fortement médicamenté. Étant sa référente, j’ai demandé à pouvoir sortir avec lui et petit à petit, grâce à des renforçateurs, aux outils de communications, etc. il a pu intégrer le groupe, participer aux activités et son traitement a été diminué de moitié ! Nous allons même organiser un séjour dans les Vosges, dans un petit chalet !
Ça mérite toutes les médailles du monde ! »
Qu’est-ce que vous pensez du regard de la société vis-à-vis de l’autisme ?
« Dans les médias on aborde beaucoup l’autisme Asperger mais très peu l’autisme de Kanner que nous accompagnons ici.
Il faudrait informer davantage le grand public sur ce qu’est l’autisme réellement, dans sa diversité. Il faut que la société puisse intégrer que nos résidants ont des freins, par exemple sur le sensoriel. Cela peut déclencher des troubles, dans un supermarché par exemple où il y a de nombreuses stimulations. Nous ne sommes peut-être pas encore au niveau de certains de nos pays voisins, mais nous avançons dans le bon sens. Avant, les personnes autistes étaient enfermées en psychiatrie, en dehors des villes. Aujourd’hui, nous en savons plus sur l’autisme, ce qui permet de belles évolutions. »
Un message à faire passer ?
« Les personnes que nous accompagnons sont entières et ont énormément à nous apprendre. Dans la société dans laquelle on vit, il y a peu de personnes aussi entières. »